Introduisant et exerçant chez L’Idée de la phénoménologie la réduction phénoménologique, Husserl remarque que, afin d’échapper à la "metabasis eis allo genos" dans laquelle tombe la connaissance naturelle, il faut se passer de toute transcendance, la pourvoyant, par le truchement de la réduction, d’un indice de nullité. Autrement dit, l’existence de ce qui est transcendent « ne doit pas être posée comme telle, mais, tout au plus, comme phénomène de validité (Geltungsphänomen) ». La raison de cette « renonce » est vite dite : il n’y a aucune présence transcendante qui puisse être saisi par son auto-donation (Selbstgegebenheit) absolue, car ce privilège ne revient qu’à l’immanence (pure) de la sphère des cogitationes. C’est pour cette raison que la transcendance constitue l’énigme où toute connaissance naturelle échoppe, et énigme, Rätsel, la transcendance l’est parce que de celle-ci l’on ne peut pas se servir comme si elle était un donné (gegeben), voire ce que, pour la phénoménologie, est le point de départ de la « re-fondation » du savoir. La transcendance est un énigme parce qu’elle peut être présupposé, bien sûr, mais elle ne peut jamais être saisie directement ; encore, la transcendance est un énigme parce qu’elle ne peut pas être saisie en son auto-donation évidente; enfin, c’est justement cette transcendance « posée mais non pas saisie » qui doit être pourvue d’un indice de nullité.

Entre énigme et ouverture: les dé-figurations de la transcendance chez Jean-Luc Marion

CANULLO, Carla
2008-01-01

Abstract

Introduisant et exerçant chez L’Idée de la phénoménologie la réduction phénoménologique, Husserl remarque que, afin d’échapper à la "metabasis eis allo genos" dans laquelle tombe la connaissance naturelle, il faut se passer de toute transcendance, la pourvoyant, par le truchement de la réduction, d’un indice de nullité. Autrement dit, l’existence de ce qui est transcendent « ne doit pas être posée comme telle, mais, tout au plus, comme phénomène de validité (Geltungsphänomen) ». La raison de cette « renonce » est vite dite : il n’y a aucune présence transcendante qui puisse être saisi par son auto-donation (Selbstgegebenheit) absolue, car ce privilège ne revient qu’à l’immanence (pure) de la sphère des cogitationes. C’est pour cette raison que la transcendance constitue l’énigme où toute connaissance naturelle échoppe, et énigme, Rätsel, la transcendance l’est parce que de celle-ci l’on ne peut pas se servir comme si elle était un donné (gegeben), voire ce que, pour la phénoménologie, est le point de départ de la « re-fondation » du savoir. La transcendance est un énigme parce qu’elle peut être présupposé, bien sûr, mais elle ne peut jamais être saisie directement ; encore, la transcendance est un énigme parce qu’elle ne peut pas être saisie en son auto-donation évidente; enfin, c’est justement cette transcendance « posée mais non pas saisie » qui doit être pourvue d’un indice de nullité.
2008
Clichy : Editions de Corlevour 2002-
Internazionale
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