« Hors représentation » : repenser ritualité et religion par la transcendance

C. Canullo
2021-01-01

2021
9791034401048
Rien n’autorise à penser que le questionnement philosophique de « religion et ritualité » demande la transcendance. Pourquoi, en effet, faut-il introduire ce « terme » là où apparemment rien ne l’évoque ? Il suffit d’ailleurs de lire La naissance de la tragédie de Friedrich Nietzsche pour constater que même la ritualité du dionysiaque est animée par la religiosité naturelle que la tragédie représente. On dirait donc que la représentation et non la transcendance se situe au cœur du binôme religion-ritualité. Même Hegel le confirmerait, lorsqu’il montre que la manifestation de l’esprit par la religion est représentation. Certes, entre Nietzsche et Hegel les différences ne sont pas les moindres et c’est pourquoi vis-à-vis de cette diagnose on objecterait 1- que la représentation hegelienne n’est aucunement celle de l’art tragique et 2- que la manifestation de l’esprit par la religion ce borne à l’exposition (hegelienne) de la Phénoménologie de l’esprit (même si aussi bien les Leçons de Philosophie de la religion que celles consacrées à la Philosophie de l’Histoire ne feront que confirmer le rôle central de la représentation). Toutefois, bien que l’objection demeure incontournable, on saurait y répondre en remarquant que 1- ce qui rapproche ces deux aperçus est le fait que, dans un cas ainsi que dans l’autre, il n’est jamais question de transcendance et que 2- sans doute, aussi bien la ritualité représentée (Nietzsche) que la religion elle aussi représentée (Hegel) ne perceraient que vers une transcendance elle aussi accessible par représentation et, donc, représentée. Elles perceraient, autrement dit, vers une transcendance sans excès et parfaitement représentable. Afin de redécouvrir une ritualité et une transcendance inassimilables à la représentation, pourrait-on saisir différemment ce binôme (ritualité-transcendance) en le concevant, pour ainsi dire, « hors-représentation » ? Or cela est possible à condition qu’une phénoménalité aussi bien de la ritualité que de la transcendance se donne de la sorte (et donc « hors-représentation »). Dans le but de rechercher cette phénoménalité de l’excès on s’adressera à la lecture de la Critique de la faculté de juger de Immanuel Kant, notamment au § 59 et au nouveau genre de schématisme que le phénomène du beau ainsi que de la beauté inaugure. En effet, la phénoménalité dont il est question dans ces pages n’est pas celle de la Critique de la raison pure et dans cet ouvrage d’autres phénomènes gagnent leur « droit de manifestation ». Afin que ce nouveau « droit » soit élargi et donc assigné non seulement au beau (kantien) mais encore à la ritualité aussi bien qu’à la transcendance, nos questions-guide seront : quelle est la phénoménalité qui caractériserait « ritualité et transcendance » une fois qu’elles ont été « soustraites » à la représentation ? Et par quelle voie cette phénoménalité nous autoriserait à repenser même la religion ?
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11393/285960
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