Au tournant du nouveau millénaire, le « français des cités » , parler codé né dans les quartiers extra muros des grandes villes françaises, est devenu un langage littéraire de plus en plus exploité par de nombreux écrivains. Pour s’en rendre compte, il suffit de penser aux ouvrages de quelques écrivains « urbains », dont je me limite à citer ici Faïza Guène, Mabrouck Rachedi ou Rachid Djaïdani. La stratification langagière qui paraît dans leurs ouvrages ne se limite pas à la reproduction d’un sociolecte qui caractérise un groupe de personnages « marginaux », mais devient une véritable stratégie littéraire utilisée en tout état de cause. Ce procédé de dynamisation – et dynamitation – linguistique et littéraire fortifie les textes des auteurs urbains, mais contribue en même temps à les rendre apparemment « intraduisibles ». Et pourtant, ces écrivains extra muros dépassent de plus en plus les frontières de l’Hexagone. En m’appuyant sur mon expérience en tant que traductrice italienne de quelques-uns de ces écrivains , je propose un tour d’horizon des défis traductologiques que ces textes posent. Pour ce faire, je restreindrai l’analyse aux romans de l’écrivain d’origine algérienne Rachid Djaïdani , qui me paraissent, en ce sens, particulièrement représentatifs. Dans cet article, il sera question de voir non seulement quelles démarches et stratégies traductives on peut mettre en œuvre dans un contexte littéraire hybride , mais aussi de quelle manière la réflexion traductologique peut aider à éclairer les enjeux linguistiques et littéraires de ces textes.

Une traduction «puissance trois» : Rachid Djaïdani et la langue des cités. Problématiques et stratégies de traduction dans le contexte italien

VITALI, ILARIA
2012-01-01

Abstract

Au tournant du nouveau millénaire, le « français des cités » , parler codé né dans les quartiers extra muros des grandes villes françaises, est devenu un langage littéraire de plus en plus exploité par de nombreux écrivains. Pour s’en rendre compte, il suffit de penser aux ouvrages de quelques écrivains « urbains », dont je me limite à citer ici Faïza Guène, Mabrouck Rachedi ou Rachid Djaïdani. La stratification langagière qui paraît dans leurs ouvrages ne se limite pas à la reproduction d’un sociolecte qui caractérise un groupe de personnages « marginaux », mais devient une véritable stratégie littéraire utilisée en tout état de cause. Ce procédé de dynamisation – et dynamitation – linguistique et littéraire fortifie les textes des auteurs urbains, mais contribue en même temps à les rendre apparemment « intraduisibles ». Et pourtant, ces écrivains extra muros dépassent de plus en plus les frontières de l’Hexagone. En m’appuyant sur mon expérience en tant que traductrice italienne de quelques-uns de ces écrivains , je propose un tour d’horizon des défis traductologiques que ces textes posent. Pour ce faire, je restreindrai l’analyse aux romans de l’écrivain d’origine algérienne Rachid Djaïdani , qui me paraissent, en ce sens, particulièrement représentatifs. Dans cet article, il sera question de voir non seulement quelles démarches et stratégies traductives on peut mettre en œuvre dans un contexte littéraire hybride , mais aussi de quelle manière la réflexion traductologique peut aider à éclairer les enjeux linguistiques et littéraires de ces textes.
2012
Société française des traducteurs
Internazionale
https://traduire.revues.org/165
ilaria vitali academia edu
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